mercredi 30 juillet 2014

En route 6 - Le tour du Mont Blanc, France, Italie, Suisse, Juillet 2014

On a fait le tour du Mont Blanc et c'était vraiment une chouette ballade. On a pris un guide, Emmanuel, et c'était une sacrée bonne idée. 7 jours de rêve. On a démarré aux Houches, dans la vallée de Chamonix, après une nuit passé dans une mimine auberge de jeunesse. On a commencé par prendre le téléphérique, en pensant découvrir la vue sur le Mont Blanc, les Aiguilles Rouges ou les Aravis. En fait, il pleuvait et on ne voyait rien. Alors, on a commencé à marcher.


Au bout de quelques centaines de mètres, on traverse un pont suspendu. Bien sûr, c'est difficile de résister au plaisir d'en faire une balançoire. C'est là qu'on s'aperçoit qu'on va croiser beaucoup de monde! Japonais, coréens, chinois, anglais, espagnols, américains… Tous différents, chacun à son rythme et toujours sympas (à part quand on se sert du pont comme balançoire).


Toujours sous la pluie, on chemine dans les prairies d'alpages aux senteurs de Génépi. C'est fort et frais. En montant vers le col du Tricot par la vallée de Bionnassay on traverse de vastes étendues de rhododendrons.


Arrivée au Col du Tricot, après la petite grimpette qui met en jambe. Voilà la première éclaircie de la journée. Vue splendide sur les Chalets de Miage.


En descendant, on profite d'un rayon de soleil pour casser la croûte. Carottes à volonté pour les vitamines C !


On se paye le luxe de boire un café aux chalets de Miage à 1560 m (c'est un refuge qui est dans l'ancienne ferme d'alpage familiale) avant de repartir vers Les Contamines.


On finit cette première journée par une belle exposition aux Contamines du génial aquarelliste Samivel.


Le soir, c'est le look gîte.


Deuxième jour.
On se lève tôt, après une mauvaise nuit (malgré les boules Quiès) et il pleut... On commence par longer l'Arve qui se transforme en un torrent puissant alors qu'on attaque la longue montée vers le col du Bonhomme.


On rencontre une jolie collection de chalets, de vaches, de fleurs et de mélèzes…


Petit à Petit, on quitte les vertes alpages pour la roche. Il pleut toujours, il fait froid (5°). Un temps à ne pas mettre une marmotte dehors. On décide d'aller manger une soupe chaude au refuge pour calmer l'onglet.


On mange donc la meilleure soupe de notre existence: elle réchauffe nos doigts, elle nous hydrate, nous nourrit et nous redonne le moral. Un gros pète de rouge, un kawa et c'est repartit !


On franchit le col du Bonhomme (2329m) sans aucune visibilité. C'est pas grave, l'ambiance est quand même là: brouillard, vent, pluie et froid, marche et glissade sur les névés, silence opaque. Le top! Puis on redescend vers le Beaufortin.


Là, avant de rejoindre notre gîte aux Mottets (ou on passera une soirée chaleureuse et une bonne nuit) on visite un producteur de Beaufort au village des Glaciers. Bon, le Beaufort ça vaut pas le Cantal, mais il faut reconnaitre que c'est quand même assez bon. Très bon même. Fleuri. Du coup, pour le reste de la marche, on fait suivre notre Beaufort partout, qu'on sort pour chaque occasion : Fringale, repas de midi, goûter, repas du soir, apéro, petit déjeuner…


Troisième jour. Il pleut à verse. Les affaires sont mouillées de la veille. Certaines paires de chaussures sont trempées. Heureusement, un bon gros petit déjeuner nous donne un peu de force avant le départ. Direction col de la Seigne.


Montée bien raide. On double un groupe de coréens qui marche à petits pas, en cadence, regroupé, coloré et silencieux... très beaux.


On arrive au col de la Seigne (2516m) et là, du côté italien, miracle, une éclaircie. On descend vers la lumière en traversant des champs de fleur d'Arnica.


Arrivée au refuge Elisabetta Soldini Montanaro, ou refuge Elisabeth, dans le val Veny, qui appartient au Club Alpin Italien. Une vue sensass sur l'aiguille des Glaciers (3817m), tout en cassant la croûte.


On descend tranquillou, et au sec, jusqu'au refuge ou l'on va passer la nuit.


Le refuge est sympa. Apéro en terrasse (tartines de Beaufort) avec vue sur les grandes Jorasses. fracas des séracs dégringolant les pentes… Un très bon repas, une hôtesse charmante, le soleil qui sèche nos vêtements et une grolle qui circule pour la rigolade. Plaisirs simples.


Soleil au réveil, parfait. On rejoint Courmayeur pour un petit espresso miammiam. Direction Arnuva en bus. Là, c'est pas cool du tout. Une meute de randonneurs prend d'assaut le véhicule. Ca se dispute, ça s'énerve. Résultat : certains ne peuvent pas monter et le plus grand nombre voyage debout en s'accrochant aux sacs des autres. Mauvaises vibrations que semblent désapprouver l'abbé Henry, dont la statue trône sur la place du même nom. Transfert à éviter si on peut.


On attaque la montée du Val Ferret. Vue sur le Mont Dollent, les grandes Jorasses…


On double de nouveau le groupe compact de coréens qui chemine en cadence. On arrive au grand col Ferret (2537m). Trop de monde, on ne s'arrête pas. On se réfugie un peu plus loin pour manger un morceau.


Emmanuel, le guide, nous amène voir des edelweiss. C'est beau un edelweiss. C'est rare.


En redescendant vers la Suisse, on retrouve la pluie.


Collections de chalets, grands, petits, vieux ou récents mais toujours luxueux. Une bière ou deux et on part en navette jusqu'au refuge de Champex au fond du val Ferret. Très bon repas. Super nuit.
Petit déjeuner copieux (c'est de la dynamite) et c'est partit pour l'ascension de la mythique fenêtre d'Arpette.


On part sous la pluie. Ce qui nous permet de ne pas croiser trop de monde.


La montée devient peu à peu minérale et verticale. D'énormes blocs de granit sont posés sur des éboulis de toutes tailles.


A l'arrivée, la vue nous scotche.


L'ambiance, en haut, est un peu irréelle. Une foule, perchée sur les rochers, profite du panorama, la tête dans les nuages au milieu de choucas chapardeurs. Les nuages passent à toute vitesse modifiant le paysage en permanence. On croise un autocollant "in Truffade we believe", ce qui nous fait sourire; mais on aperçoit, sous le plus gros des rochers, des monticules de papiers gras, canettes et sacs poubelles ce qui nous fout la rage. Les randonneurs aussi peuvent se comporter comme des connards.


En redescendant, on assiste à une vilaine chute. C'est une dame qui fait partie du groupe de coréens qu'on ne cesse de croiser. Elle roule sur 40m. Rien de trop grave pourtant, mais surement une belle frayeur. A notre gauche, le glacier de Trient, qui semble si proche.


Nous sommes rattrapés par la pluie alors que nous rejoignons les prairies d'alpages.


Je dois avouer que j'aime ces chaussures d'un amour immodéré.


Puis, on file vers le refuge prendre nos quartiers de nuit (boule quies). Première fondue (à la tomate).


Sixième jour. Départ de Trient et, direct, grosse montée par les alpages de Tseppes. On traverse de belles forêts de Mélèze.


On s'arrête devant une bergerie qui ressemble à la maison de Heidi pour boire un coup, avant la montée vers le Plan des Reines (2220m). Face à nous la fenêtre d'Arpette gravie la veille, derrière nous la vallée du Rhône.


Sur notre droite, le barrage d'Emesson, au-dessus de Martigny.


On arrive donc au Plan des Reines, et, enfin, pour la première fois de notre périple, on découvre le Mont Blanc. Mais aussi : à notre droite, les Aiguilles Rouges, à gauche l'Aiguille verte, les Drus… Ca nous met sur le cul. Du coup, on en profite pour casser la graine, car il est connu qu'en montagne, pour se remettre, il faut manger.


Ensuite, on pousse jusqu'à la croix de fer. Vertigineux. Regarder ou on met ses pieds.


Enfin on descend longuement mais tranquillement par l'arête des Posettes jusqu'au village du Tour et à son refuge, tenu par le Club Alpin Français. Super refuge, et une vue de notre chambre sur les Aiguilles Rouges. Douche, bon repas et boules Quiès.


Dernier jour.
Dommage, on commence à être affutés comme des Laguioles. On ne fait même plus attention à la pluie qui tombe encore ce matin, et on chemine tranquillement, au milieu des prairies et des chalets d'altitude, sous les Aiguilles Rouges, qu'on ne distingue pas.


On arrive au pied des Aiguillettes d'Argentières, haut lieu de l'escalade. Elles se dessinent dans le brouillard et sous la pluie. Nous, on se contentera du chemin d'échelles qui nous permet d'accéder au téléphérique de la Flégère.


Descente tranquille (toujours sous la pluie) vers Chamonix. On s'arrête boire un coup au chalet La Floria, le bien nommé.


Fin du périple. Environ 7 heures de marche par jour, 120 km en 7 jours, 1000 mètres de dénivelé/jour, 1kg de fruits secs, quelques ampoules de rien du tout, une boîte de boule Quiès, 1,5 kg de Beaufort, des litres d'eau, des hectolitres de pluie et un immense plaisir.
Merci à tous.

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