jeudi 11 mai 2017

En route 44 - Las Penas de Haya en boucle, Espagne, Mai 2017

Ca fait un siècle qu'on a envie d'y aller.
Quand on se ballade au pays basque, impossible de rater cette silhouette. De loin, quand on roule sur l'autoroute A63 pour aller se saouler manger des tapas à San Sebastian, on l'aperçoit forcément, et on se dit à chaque fois : "tu as vu cette montagne, tu trouves pas qu'on dirait le profil d'un visage?".
Les Trois couronnes (en français) ou Aiako Harria (en basque) désignent ce massif montagneux granitique situé dans le Parc National du même nom.
Il fait face à la Rhune, autre sommet emblématique du Pays Basque qu'on a grimpé plein de fois. Mais là, c'est une autre paire de manche : cette rando est réservée aux marcheurs ayant une bonne connaissance de la montagne, contrairement à la Rhune qui est accessible à tous.

Départ à la coule (ce n'est pas une très longue rando) vers 10h par une très belle journée de printemps. Parking du col de Elurretxe (502m), sous les grands pylônes, à quelques minutes de Irun.
Tout de suite, il y a une belle vue sur la baie d'Hendaye. En 1/2h on arrive à l'extrémité Nord de la crête (juste après la grotte de Cueva del Juncal.)


Il suffit ensuite de suivre le balisage très présent (point rouges) qui rend cette sortie assez sûre (interdite en cas de pluie et de brouillard par contre). On arrive assez vite au premier sommet : El Monte Irumugarrieta (803m).


Pas de difficulté non plus pour accéder au deuxième sommet (Txurrumuru 821 m) sur ce sentier bien balisé et assez fréquenté. Du coup, profitez de la vue incroyable : L'océan, le lac Endura, la Rhune, Les crêtes de Jaizkibel, les pyrénées enneigées au loin...


Suivre la crête vers l'est, sans quitter des yeux les points rouges. Car c'est là ou les difficultés commencent. Notamment deux désescalades compliquées : la première (cotation 1), se fait sans trop de peine. Au pire, il y a un anneau pour ceux qui sont équipés. La deuxième est nettement plus corsée (cotation 2). Elle se fait en deux étapes : d'abord la descente directe d'une face assez haute, puis une traversée de quelques mètres avec de bonnes prises de mains et de pieds, certaines taillées dans la roche. Là aussi il y a un gros anneau.

Question : faut-il partir équipé sur cette rando?
Si le groupe est constitué dans son intégralité de marcheurs confirmés ayant une expérience de la montagne (et quelques notions d'escalade), pas la peine. Aucune difficulté.
Si, dans le groupe, certains sont de bons marcheurs mais n'ont aucune expérience du vide, il n'est pas idiot, au cas où, de prendre un bout de corde (20m), deux baudriers et un descendeur. Ca évitera de faire demi-tour.
Ce que font sagement la plupart des marcheurs, puisque sur la portion suivante, on ne croisera plus grand monde.

L'autre solution est de faire cette rando dans l'autre sens. Ce qui évitera ces 2 désescalades, et les transformera en deux escalades (donc un peu plus facile).


Le reste est plus tranquille. Juste une petite désescalade (pas d'anneau) après la dernière bosse (cotation 1) et en quelques minutes on arrive au dernier sommet (832m) : Errolbide.
Il faut environ 2 heures pour cette traversée des Peñas. En profiter pour casser la croûte et admirer le paysage.


Pour la descente, même principe, il faut suivre (à partir d'une pente herbeuse) les points rouges. Attention, souvent, ils seront marqués pour la montée, donc dans votre dos. Ne pas les perdre de vue, car la descente est très raide et ce serait dommage de s'y égarer.


On accède ainsi à une superbe plantation de mélèzes qu'il faut traverser.


Arrivés à un croisement (bordé de clôtures en bois) indiqué par des panneaux de signalisation (mais étrangement pas la direction du départ) filer à droite. Suivre désormais les indications marquées en blanc, rouge et jaune.
Et surtout profitez! Ce chemin, abrité sous les hêtres et les mélèzes est une merveille. Une vraie découverte. Autre chose : on pensait croiser une foule de marcheurs, mais on est seuls.


On sillonne pendant 2 heures à flan de Peñas sur ce chemin escarpé, parfois montant, parfois descendant. On reste un moment, les pieds dans l'eau glacé, à écouter le glouglou d'une cascade. Puis, on repart en rêvant, sous les hêtres, les chênes et les mélèzes. Et on atteint le parking sans avoir vu le temps passer.


Sans contestation possible une des plus belles randonnées à la journée à faire au Pays Basque.
Environ 5 heures de marche pour la boucle complète pour à peine 500 mètres de dénivelé positif. L'idéal est de finir la journée à la cidrerie Sagardotegia, à 15 mn de là, pour y déguster le cidre nouveau (directement au tonneau), l'omelette, la morue au poivron et... la côte de boeuf. Inoubliable.

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